L’encre l’emportera sur le code
L’enfance passée à gribouiller des dessins sur des feuilles blanches, à lire la collection de la bibliothèque verte, à téléphoner d’une cabine téléphonique pour faire des blagues à des gens choisis au hasard dans l’annuaire.
Un peu plus tard, les consoles de jeux avec la Nintendo, la Megadrive et la Playstation. Étant la plus jeune de la famille, je pouvais jouer lorsque mes frères voulaient bien me laisser la place, causant alors des chamailleries que vous avez sans doute vécues si, comme moi, vous avez eu la chance d’être entourée.
Puis, un jour, le premier téléphone portable, ce marqueur de modernité qui bientôt n’allait plus nous quitter. A l’adolescence, le bonheur était déjà grand quand je tenais entre mes mains un Nokia increvable.
Puis Caramail, les heures limitées pour surfer sur le web, les débuts de Google. Tout un monde s’ouvrait à nous. L’information à portée de main, les premiers blogs, les forums où l’on échangeait sans algorithme pour nous dicter quoi lire.
A l’époque, nous ne nous rendions pas compte de l’importance que le monde numérique allait avoir sur nos vies.
D’un monde lent, ancré dans le réel, on est passé à une ère où tout était possible, instantané, infini. La connaissance devenait un bien commun, en quelques clics.
Dans l’idéal, cela aurait dû nous rendre plus libres. Plus réfléchis. Plus curieux. Cela aurait dû ouvrir des espaces de discussion, cultiver, voire rehausser le débat pour mieux respecter le monde et les gens qui nous entourent.
Dans une certaine mesure, le pari a été réussi : le savoir s’est démocratisé, c’est un fait. Il existe des élans de solidarité incroyables grâce à des cagnottes en ligne ou des groupes facebook. Des tabous sont enfin brisés comme avec le mouvement #metoo. La curiosité grâce à l’information à portée de smartphone est sans limite.
Mais, cet idéal a eu aussi son revers : des informations non vérifiées ou erronées, friandes de pensées manichéennes, une logorrhée de contenus à n’en plus pouvoir, des idées extrémistes poussées par l’appauvrissement du vocabulaire et plus récemment une IA qui dégrade la qualité des contenus.
L’abondance a noyé la profondeur. La promesse d’un savoir universel s’est transformée en bruit de fond. Une information en chasse une autre : qui saurait dire ce qu’il a regardé sur Netflix il y a 3 semaines ou ce qu’il a retenu des réseaux sociaux ces dernières 24h ?
Nous ne cherchons plus, nous nous laissons dicter ce que nous devons lire, penser, aimer. Oui, mesdames et messieurs, le code a pris le contrôle pour révéler nos plus grandes faiblesses : la paresse intellectuelle, l’envie de consommer encore plus, la recherche de plaisir immédiat.
Et pourtant, je constate aujourd’hui que certaines personnes frôlent l’overdose. Les dégâts collatéraux de notre vie virtuelle ne nous laissent plus indifférents : harcèlement, trolls, addiction en tout genre, fake news, etc.
Nous nous rendons compte que le numérique peut être un ennemi pour notre santé mentale, notre attention, notre intelligence. Bref, nous constatons que le code a ses limites et que le contenu qui en découle nous tire souvent vers le bas.
À force d’accumuler, de scroller, de consommer des textes courts et éphémères, quelque chose s’est perdu : notre capacité à penser en profondeur.
Alors, le code va-t-il rendre l’humanité bête à manger du foin ? Non, car je crois en notre intelligence. Et pour moi, l’un des remparts contre la superficialité, c’est l’écrit, le vrai, celui dont l’encre trace des pensées réfléchies.
Cette dernière façonne les idées et laisse une empreinte durable là où le code ne fait que générer des flux éphémères.
C’est tout l’enjeu de mon manifeste : vous prouver qu’écrire avec toute son intelligence est un engagement qui transcende l’instant pour inscrire une réflexion dans le temps.
Mon amer constat : les contenus courts grignotent notre réflexion
Je scrollais ma page Linkedin tranquillement pour faire de la veille immobilière. Puis, sans m’en rendre compte, je consommais des posts qui ne m’intéressaient pas écrits par des gens qui m’intéressaient encore moins. Je lève la tête et que vois-je ? 17h36. Au lieu d’y passer 5 minutes, j’en avais perdu 58. Outre le sentiment de culpabilité, je me suis demandé à quel moment, je m’étais transformée en junkie prête à lire des montagnes de conneries pour de la dopamine.
Vous n’êtes pas encore une huître …
Une statistique me fait dire que j’ai désormais la capacité d’attention d’un bulot flottant dans l’océan, attendant sagement d’être mangé à l’apéritif. Attention, la prochaine étape : avoir un QI inférieur à une huître ?
Selon une étude menée par Microsoft en 2015, la capacité d’attention moyenne est passée de 12 secondes en 2000 à seulement 8 secondes en 2013, soit moins que celle dont est capable un poisson rouge (environ 9 secondes). Je n’ai rien contre cette espèce, mais me dire que mon ancien poisson rouge au doux nom de Pascal, aujourd’hui, serait plus attentif que moi me dérange quelque peu.
Si on suit la logique de Darwin, c’est moi qui devrais désormais être dans un bocal en train de tourner. Malheureusement, vous et moi, nous n’en sommes pas loin. Notre bocal à nous ? Le numérique, et les ramassis de divertissements dont nous nous abreuvons sur notre smartphone.
A l’instar du sport que nous savons salutaire, nous préférons parfois rester en pyjama sur notre canapé à manger des chips bien grasses. Avec les écrans, c’est exactement la même dérive. Nous savons que ce n’est pas bien, mais on se replonge dedans alors qu’ils grignotent non seulement notre temps, mais également un bout de notre cerveau.
Bref, les distractions liées à l’économie de l’attention participent grandement à notre érosion cognitive. Cela nous rend plus enclins à sauter d’une idée à une autre, portant de l’intérêt à l’éphémère, à aimer les idées faciles et à demander du contenu prémâché qu’on peut comprendre en étant complètement bourrés un soir du 31.
Le dernier de la mêlée ? L’intelligence artificielle. Une étude menée conjointement par Microsoft et l’Université Carnegie Mellon met en garde contre un risque majeur : en analysant les comportements de plusieurs centaines de professionnels, les chercheurs révèlent que l’usage intensif de l’IA pourrait affaiblir nos capacités de réflexion critique et engendrer une dépendance cognitive préoccupante.*
Un vaste océan de contenu
Je compare le digital à Docteur Jekyll et Mister Hyde. Oui, indéniablement, il ouvre sur le monde (découverte d’autres cultures ou apprentissage de langues), développe la curiosité, rend d'innombrables services (Google Map).
Mais cette charmante description fait aussi place à une foire d’empoigne de contenus plus ou moins fréquentables. Les snacks contents envahissent la toile.
Chaque jour, environ 720 000 heures de vidéos sont publiées sur YouTube, soit l'équivalent de 500 heures de contenu téléchargées chaque minute. Toutes les minutes, Instagram génère environ 695 000 stories, illustrant la prolifération rapide de contenus courts et éphémères. *
Cette suite de contenu est encouragée par le fait qu’il est important d’occuper l’espace, d’attirer le regard du chaland avec des punchlines et des formules copywrités puisque l’attention est désormais synonyme de business.
Ces éclairs d’information activent notre goût pour la dopamine. Ils nous rendent à l’insu de notre plein gré accros à cette gratification instantanée nous poussant à swiper jusqu’à l’infini, puisqu’il existe toujours des nouveaux contenus à consommer.
Dans Hooked: How to Build Habit-Forming Products, Nir Eyal décrypte les mécanismes qui rendent les applications et les plateformes numériques si addictives. Il explique comment les entreprises conçoivent volontairement des produits qui captent notre attention, en jouant sur des déclencheurs psychologiques et des boucles d’engagement qui nous maintiennent accrochés.
Nous ne sommes pas seulement face à une surabondance d’informations. Nous sommes face à des systèmes optimisés pour nous garder dans un état de consommation passive et compulsive. Chaque interaction est pensée pour générer un micro-shot de dopamine, rendant plus difficile l’effort de concentration sur un contenu long, plus exigeant.
Outre la perte de temps, le vrai danger est là : nous lisons de manière superficielle. Nos cerveaux, entraînés à zapper, perdent en endurance cognitive. La réflexion cède la place à la réaction. Le problème n’est pas seulement individuel, il est culturel. Une société qui ne prend plus le temps de lire en profondeur devient une société qui ne prend plus le temps de penser.
Votre réflexion vaut plus qu’une participation à cette mascarade
“Fais en sorte qu’un enfant de 8 ans comprenne ce que tu dis.” Alors, je veux bien que l’on simplifie les sujets, que l’on fasse preuve de pédagogie pour le marketing, mais il y a une limite à tout non ? Dans l’idée, il faut juste arrêter de prendre les gens pour des cons : ils ont un cerveau, et tant que nous ne les assommons pas avec des textes ressemblant à une réglementation pondue par LégiFrance, il y a, me semble-t-il, un juste milieu à trouver.
Une pensée étriquée : la faute des réseaux sociaux ?
Bien évidemment, les contenus consommables sur notre fil d’actualité regorgent aussi de pépites : nous découvrons de superbes personnes grâce à un extrait d’interview, on peut se confronter à des idées intéressantes, nous pouvons bien sûr apprendre des choses.
Comme le dit mon oncle de 70 ans, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Il est indispensable de faire la part des choses : il y a du bon dans tout.
Mais, toujours dans cette optique d’attirer l’attention, il y a une guerre de la surenchère des expressions les plus racoleuses ou des sujets les plus sensibles. Et plus c’est clivant, mieux c’est.
La justesse du détail fait place à des raccourcis pour que “tout le monde comprenne”, la nuance est devenue fade puisqu’il faut absolument être radical pour être remarqué, la complexité est souvent simplifiée à l’extrême.
Malheureusement, le point godwin et ses acolytes (“et si c’était toi qui étais à sa place” ou bien encore « si tu n’es pas d’accord avec moi, c’est que tu es anti-féministe, anti-chien, anti-nain de jardin ») sont souvent atteints.
On assiste alors à une simplification du discours qui pousse à une uniformisation de la pensée. Résultats ? Des personnes, comme vous, qui ont des choses nuancées à dire, préfèrent s’autocensurer.
Et ceux qui ne sont pas silencieux se contentent à contre-coeur de jouer le jeu en respectant toutes les bonnes consignes : des choses basiques à dire pour que même le chat du voisin puisse donner son avis, un point de vue radical pour faire le buzz ou au contraire un lissage de votre pensée pour que rien ne soit mal interprété.
Les formats courts imposés par les réseaux sociaux et le smartphone limitent la richesse de la réflexion et des conversations. On peut d’ailleurs le remarquer dans les commentaires des internautes qui ressemblent davantage à une discussion de comptoir entre gens trop alcoolisés qui sont à deux doigts d’en venir aux mains.
Ce phénomène a des conséquences profondes sur nos capacités à développer un raisonnement. Comme le souligne Nicholas Carr, cette superficialité cognitive pourrait à long terme affecter notre capacité à penser et créer de manière significative.*
Enfin, que dire de l’IA ? L’apparition de ChatGPT a donné des ailes à des contenus formatés qui désormais pullulent comme des puces de parquet. Ce dernier utilisé à bon escient rend bien des services. Mais, entre l’assistant (lui) et le maître (nous), la flemme naturelle de certains pourrait inverser les rôles aisément.
Combattre l'éphémère par l’encre et le livre : ma nouvelle quête
Être visible est indispensable pour votre image de marque, pour prospecter, pour vous différencier. C’est un fait. Le personal branding passe évidemment par les réseaux sociaux : devenir remarquable et remarqué, c’est un bienfait pour les affaires. Par ailleurs, quoi de mieux que de suivre des personnes inspirantes qui ont des choses à dire ? Et même en faire partie ?
Des entrepreneurs connus sont très bons à ce jeu-là : Louise Aubéry, Hapsatou Sy, Anthony Bourbon et Pauline Laigneau en sont de parfaits exemples.
Certains d’entre eux ont même écrit un livre, ce n’est pas un hasard.
Avec Forcez votre destin, Anthony Bourbon ne se contente pas de raconter son parcours. Il se confie en évoquant ses convictions et sa rage de réussir. Il transforme une trajectoire personnelle en moteur d’adhésion.
Louise Aubéry, de son côté, a publié Miroir, miroir, dis-moi ce que je vaux vraiment, un livre engagé sur les croyances limitantes des femmes et la façon de s’en libérer. Elle y explore les questions d’injonctions sociales et la place des femmes aujourd’hui dans la société. Elle mêle vulnérabilité, recherches historiques et convictions pour créer un lien fort avec son audience.
Ces entrepreneurs ne vendent rien dans ces livres. Ils construisent une voix. Une résonance. Un cri du cœur. Et ça, c’est le vrai pouvoir du récit.
Leur livre apporte un éclairage sur leur réflexion que l’on ne voit pas forcément dans leur communication. Ce support, un peu “démodé” crée une intimité qui nous permet de (ou d’avoir la sensation de) capter leur sensibilité et leurs choix.
Quant aux indépendants, beaucoup d’entre eux font leur beurre grâce aux réseaux sociaux. Moi la première, grâce à Linkedin, j'ai pu me construire un réseau et créer une identité numérique.
Je continue d’ailleurs à évoluer sur ce réseau pour y faire des rencontres professionnelles, effectuer une veille et exprimer mes idées, même s’il existe parfois une frustration évidente puisque je ne peux pas tout dire en si peu de mots.
Le problème ? C’est que la production de contenus devient un puits sans fond qu'il faut remplir quasi quotidiennement.
Pour rappel, voici la durée de vie d’un contenu varie d’une plateforme à une autre : 5 à 6 heures pour Facebook, 24 à 72 heures pour Instagram ou LInkedin, 20 minutes pour X.
Une fois enfoui dans le flux, ce que vous avez écrit est rarement revisité ou valorisé. Certes, vous pouvez toujours “recycler” vos contenus, mais une idée postée, reste une idée perdue.
La pression pour "poster à tout prix" engendre une chose que vous et moi avons déjà pratiquée : publier parce qu’il le faut, même lorsque l’on n’a rien de pertinent à dire. Dans cette logique, les contenus deviennent répétitifs, génériques ou pire, sont écrits à contrecœur.
Aujourd’hui, je me dis qu’il existe un moyen qui existe depuis la nuit des temps pour pérenniser toutes les choses intéressantes que vous avez en tête et que vous postez sur les RS par petit bout : le livre.
Vous avez aussi le droit de créer des contenus exigeants pour exposer la richesse de votre réflexion.
Cette dernière est déjà là, bloquée dans votre cerveau. Pour faire sortir vos plus belles pensées, un marathon s’impose : effectuer des recherches, faire preuve d’introspection, argumenter, expliquer, illustrer afin d'écrire un récit qui reflète vraiment ce que vous êtes.
Les réseaux sociaux vous apportent de la visibilité. Selon votre business, c’est incontournable. Néanmoins, c’est votre capacité à transmettre votre vision avec une réflexion de fond, des mots, et j’ose le dire, un livre, qui vous apportera le respect, l’impact et la durabilité sur le long terme.
Ma certitude : le scroll oublie, le livre retient
J’ai rencontré dans la vraie vie des gens super brillants et intéressants, qui se transforment en gremlins du like dès qu’ils sont sur les réseaux sociaux. Leur contenu qui rend hommage ni à leur intelligence ni à leur réflexion sera oublié dans les heures qui suivent.
Écrire, mais pourquoi ?
Une question s’impose : écrire un livre est-il devenu un truc de “vieux con” ? Après tout, à quoi bon s’enquiquiner à écrire du long format ?
Certains chiffres me donnent encore de l'espoir : 12 millions de français rêvent encore d'écrire un livre, alors même que l’exercice est fastidieux. Les longues newsletters ont la côte : Il n’y a qu’à voir le succès de Substack ou Kessel pour s’en convaincre.
Pourquoi cet engouement pour les formats longs, à l’heure des vidéos de 10 secondes ? Parce que le fond revient en force. Les personnes en ont-elles marre des contenus qui n’apprennent rien ? La réponse est oui.
Je crois profondément qu’écrire est l’un des rares moments où vous pouvez dérouler votre pensée, explorer ses nuances, et lui donner toute sa portée.
Les personnes qui ont sauté le pas dans le cadre professionnel espèrent bien évidemment un certain retour sur investissement qui n’est pas forcément monétaire :
Davantage de notoriété, car écrire un livre reste une preuve de professionnalisme. En le publiant, vous affirmez une voix, une vision, une expertise. Vous devenez identifiable et dans un marché saturé, c’est un atout décisif.
Un meilleur positionnement marketing. Un livre ne vend pas un service, il raconte une posture. Il vous permet de dire non plus ce que vous faites, mais pourquoi vous le faites, comment, et pour qui. Résultat : vous attirez naturellement les bons clients, ceux qui adhèrent à votre approche.
De nouvelles opportunités alors même que vous ne soupçonnez pas leur existence. J’ai eu l’occasion de discuter avec 3 professionnels qui ont écrit leur livre : une recruteuse, un copywriter et un expert IA. Ils ont ainsi été invités à des tables rondes, partenariats et ont pu signer de nouveaux contrats.
Néanmoins, le premier élan n’est souvent pas celui là. Les gens savent très bien qu’il est compliqué de calculer un ROI d'un livre ou de tout autre format long. Il y a avant tout une envie profonde d’exprimer une vision du monde qui nous entoure.
C’est encore plus vrai pour le manifeste ou pour la biographie dans le cadre familial, où le leitmotiv est le partage d’une histoire qui vivra génération après génération.
Ce désir d’expression précède donc toute stratégie. Il est le résultat de cette impulsion intime : celle de dire quelque chose qui compte, de mettre en forme ce qui nous habite.
Écrire, mais êtes-vous légitime ?
Ah ! Le fameux syndrôme de l’imposteur. Qui êtes-vous pour oser prendre la plume alors que vous vous considérez comme “banal” ?
Que cela soit pour une biographie, un livre pro ou un manifeste comme celui-ci, sachez que votre existence est déjà incroyable.
Vous êtes encore là, debout, malgré les embûches que chaque humain traverse et vit plus ou moins bien : déception, problème de fric, déprime, peines de coeur, maladie, séparation et j’en passe.
Rien que pour ça, vous avez le droit d’écrire. Par ailleurs, oui, c’est vrai, il y aura toujours plus expérimenté que soi. Mais, gardez en tête aussi que vous en saurez toujours plus que les autres sur votre domaine de prédilection et/ou sur votre propre vie.
Ce qui embarque un lecteur, c’est la façon personnelle dont vous allez pouvoir expliquer un sujet. Ce qui compte ?
C’est votre histoire puisque c’est le seul élément différenciant sur lequel vous pourrez jouer.
Oui, il est fort probable que votre sujet ait déjà été traité par d’autres.
Une biographie familiale ? Elle comportera toujours les mêmes thématiques : amour, échec, leçons de vie, travail, famille.
Mais votre parcours ne ressemblera pas à celui de votre voisin qui habite au n°12 et qui porte des slips kangourous. Oui, chacun a ses propres expériences et personne ne vit les événements de la même façon.
Un livre sur le leadership au féminin ? Il sera différent selon le vécu de l'auteur, de son métier actuel, de sa trajectoire personnelle avec les difficultés rencontrées et les épreuves surmontées.
Un livre sur l’entrepreneuriat ? Sur l’investissement immobilier ? La préparation mentale ?
Il y a 1 000 façons de raconter une histoire. 1000 façons d’arriver à un but. Et des points de vue infinis selon votre votre passé, votre environnement, vos croyances, votre réflexion et votre personnalité.
Ce qui est certain, c’est qu’un post Linkedin ne sera pas suffisant pour exprimer l’ampleur de votre réflexion.
Écrire, mais comment ?
Tout dépendra aussi du public visé. Est-ce pour un cercle familial restreint ? Ou au contraire, un support pour le storytelling interne de l’entreprise ou pour conquérir le monde ?
Aujourd’hui, je ne suis pas à votre place, donc je ne peux pas vous dire quoi raconter, ni sous quel angle.
En revanche, je peux être votre boussole pour définir la direction que vous souhaitez prendre et tracer le chemin pour ne pas vous perdre dans vos souvenirs ou anecdotes. Et même, être cette plume pour coucher sur papier les mots que vous murmurez.
Néanmoins, que vous écriviez un manifeste, un livre pro, une biographie, le “comment” reste le même.
Ecrire, ce n’est pas pratiquer le storytelling à outrance même si votre sujet s’y prête. Cela ne consiste pas non plus à empiler des arguments froids ou des explications mécaniques même si vous rédigez un ouvrage plutôt technique. Ce n’est pas rajouter du pathos au pathos.
Votre histoire mérite mieux. Et vos lecteurs aussi.
Il s’agit d’incarner une voix et de prouver par le récit que vous avez quelque chose d’unique à transmettre : une intention claire d’apporter quelque chose à celui qui vous fera l’honneur de vous lire.
La justesse du récit repose sur un équilibre subtil : entre conviction et démonstration, entre ressenti et preuve. Une idée forte, surtout si elle dérange, ne s’impose pas d’un claquement de doigt. Elle se construit. Elle s’ancre dans du concret - une expérience, une anecdote, un fait - pour gagner sa légitimité aux yeux du lecteur.
Vous pensez qu’on peut bâtir à partir de rien ? Que la méritocratie est le pire des leurres ? Que l’amour est le moteur du monde ? Ou même que les chats dominent déjà la planète ?
Peu importe la thèse défendue ou le morceau de vie choisi. Ce qui compte, c’est que votre parole soit habitée, crédible et nourrie par votre propre chemin.
Rappelez-vous ceci : dans un monde saturé d’opinions déguisées en vérités et où n’importe quelle information est à portée de clic, je crois que la sincérité de votre expérience et un effort d’argumentation structuré sont déjà le reflet de ce que le code ne produira jamais.